Notre ultime étape chilienne nous emmène dans le désert d'Atacama. Trois bus et 21 heures plus tard, nous rejoignons la petite ville poussiéreuse de San Pedro de Atacama. C'est l'endroit le plus visité du Chili. Notre souffle est un peu court. On se trouve désormais à 2500 mètres d'altitude. Durant la saison haute, celle que nous avons réussie à éviter, environ 4000 touristes débarquent chaque jour ici. Tout est organisé pour eux. Les agences qui vendent de couteuses excursions aux alentours fleurissent partout, tout comme les boutiques de souvenirs andins importés de l'industrie péruvienne. San Pedro est entièrement tournée vers le tourisme, mais n'en perd pas pour autant son charme. Les petites rues en terre sont jolies et animées. Les volcans entourent la ville et les coucher de soleil sont sublimes.

On se résout à passer par une agence pour découvrir la "Valle de la luna", très prisée, ainsi que "Piedras Rojas", un paysage grandiose fait de lagunes turquoises et salar, situées à plus de 4000 mètres d'altitude. La nature a été façonnée durant des millions d'années par la chaleur, les vents et les pluies. On admire émerveillées une nouvelle région fantastique et sa faune sauvage (vicuñas, lapins, flamants roses...). À San Pedro, il ne pleut qu'une fois par an, en très faible quantité. Des pluies plus intenses se produisent tous les 10 ans.

Le dernier jour, on quitte les tours organisés, qu'on ne supporte décidément pas vraiment, et on loue deux vélos pour enfin découvrir les parages à notre rythme. On parcourt plus de 30 kilomètres sous un soleil de plomb, au coeur du désert le plus aride du monde. On se badigeonne de crème solaire toutes les heures et on ne quitte pas nos lunettes de soleil. On grimpe jusqu'à deux points de vue époustouflants depuis lesquels on fait face à une cinquantaine de volcans. On dévale une dune au coeur de la "Valle de la muerte". C'est au-delà de ce qu'on aurait pu imaginer voir un jour dans notre vie. On pourrait en rajouter. L'endroit s'y prête parfaitement, mais on vous invite plutôt à découvrir les photos. Certains endroits se passent de longs commentaires. Le désert d'Atacama en fait partie.


> La face cachée du désert d'Atacama

Comme souvent sur cette terre, le sublime cotoie l'infâme. Les beautés que nous avons pu découvrir représentent la face visible du désert d'Atacama, celle des cartes postales. Il en existe une bien plus sombre. Cette immensité abrite l’un des plus grands cimetières de fast fashion du monde. 40 000 tonnes d'habits invendus ou jetés sont entreposés dans cette zone très pauvre d'Amérique latine. L’impact sur l’environnement est catastrophique, les sols sont souillés et la santé des populations locales est menacée. Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez regarder ce reportage (12 min).