Après notre séjour d'une semaine à Valparaiso, destination plutôt fréquentée par les étrangers, on décide de se rendre dans la vallée de l'Elqui, une étape un peu plus éloignée des circuits touristiques classiques au Chili. C'est dans cette vallée aride, entourée de grandes montagnes serties de cactus, qu'on cultive le raisin de différentes manières. Il est utilisé pour faire du vin chilien, mais surtout pour faire du Pisco, une boisson dont le Chili se dispute la paternité avec le Pérou.

Sous un ciel bleu éclatant et un soleil brûlant, on enfourche deux vélos et on visite les alentours et notamment la Pisquera Aba, une distillerie de Pisco artisanale. Le Pisco, dont le degré d'alcool est de 35 ou 40°, est produit à partir de la distillation du vin. Le cocktail le plus connu à base de Pisco est le Pisco sour. Tous les restaurants en proposent au Chili. Il est obtenu en mélangeant trois doses de Pisco, deux doses de citrons pressés et une dose de sucre. Il est servi très frais et on trouve ça très bon bien qu'un peu sucré. On discute en fin de visite avec Juan, du domaine Aba. Il parle lentement. On en profite, car même après presque trois mois passés sur le continent sud-américain, on peine parfois à comprendre l'espagnol bien spécifique de certains de nos interlocuteurs. Il nous explique que leur inquiétude est grande face au manque d'eau. Le raisin en a besoin pour se développer et elle se fait de plus en plus rare. Le Rio Elqui, qui est un fleuve se jetant dans l'océan pacifique, ressemble au moment où on le découvre plutôt à une petite rivière.

Les villages situés aux alentours de Vicuña sont très mignons. Les parterres de vignes vertes dénotent complètement avec la couleur des montagnes autour. On s'arrête dans un "restaurant solaire". Des fours solaires sont installés sur la terrasse. Les plats mijotent à l'intérieur.

Il ne pleut que quelques jours par an ici. La chaleur y est extrêmement sèche. Cela nous réchauffe une bonne fois pour toutes et nous donne un avant-goût des prochaines semaines. Nous sommes bientôt au nord du Chili. On prend clairement conscience de tout le chemin parcouru en regardant la ligne verte se dessiner sur la carte de notre périple. On se sent chanceuses. Nous continuons notre remontée du Chili en direction de l'une des régions les plus chaudes et aride du monde : le désert d'Atacama.